La sexualité peut être une arme de destruction. Ou de guérison massive, quand elle est utilisée avec intention, conscience et discernement. Et nous avons tous besoin de guérison à l’endroit de notre sexualité. Traumas, tabous, hontes, croyances, blocages, fantasmes réprimés et inavoués, pulsion d’agressivité…Tant qu’ils ne sont pas intégrés, ce sont eux qui sont aux commandes et qui « run the show » dans notre intimité comme dans nos relations.

Si j’ai choisi de travailler dans le domaine de la sexualité, c’est parce qu’elle me fascine depuis longtemps. Je me suis souvenue il y a peu que lorsque j’avais 11 ans, j’expliquais à mon père et à sa femme, que plus tard je voulais être Tabatha Cash (Cf : une célèbre actrice porno qui animait une émission de radio pour les ados dans laquelle elle répondait aux questions en lien avec la sexualité).

A 18 ans je travaillais au minitel et téléphone rose et découvrais l’univers de la solitude, des hontes, tabous et des fantasmes réprimés dont de si nombreux hommes souffraient et qu’ils venaient partager dans un anonymat leur permettant probablement de se sentir accueillis l’espace de quelques minutes.

A 22 ans je comprenais à travers la sexualité que je vivais qu’elle avait d’autres potentiels à me révéler.

La sexualité comme méthode de guérison en est un. 

Mais tout ne se révèle pas à toi parce que tu as décelé sa potentialité.
J’ai travaillé sur moi, sur ma sexualité et je continue à le faire, car à mes yeux, c’est là que tout commence. Notre sexe est notre commencement. Et il ne peut pas mentir. Au-delà de tout, ce qui m’intéresse à travers le prisme de l’intime, de la sexualité et du plaisir, c’est la vérité. Et la liberté qui en découle. Celle qui vient de la déprogrammation, de la connaissance de soi, de l’autre, de la culture, de l’union des parties de soi en dissonance, ou encore, quand les blessures, les traumas, les hontes ne sont plus aux commandes et que le Soi, l’essence même, l’innocence érotique l’est.

Récemment mon homme m’a challengé, mettant à découvert un de mes « blind-spot » : Deux archétypes qui, dans leur opposition en moi créaient une séparation, une mise à distance de l’autre, une tendance plus ou moins consciente à cacher des choses, à minimiser, ce qui par extension a pu blesser mes ex-partenaires dans le passé et saboter quelques relations.

Si une chose est plus transformatrice que d’être vue, c’est d’être comprise.
Et quand l’intelligence érotique est mise au service de notre guérison et transformation, elle agit comme un incroyable accélérateur et amplificateur.

L’art des propos à contenu hautement érotique en tant que méthode de guérison. 

Il y a des choses qui ne peuvent être dites, entendues et toucher les profondeurs dont elles sont capables que dans l’état d’éros.

Le langage érotique, les mots crus, cochons et les termes sexuels qui nous provoquent, lorsqu’ils sont utilisés dans un contexte sécurisant et bienveillant et cumulés à l’intention et à la puissance transformatrice et libératrice de l’énergie sexuelle, opèrent comme une magie libératrice et guérisseuse.

Ils permettent d’explorer les désirs secrets, les fantasmes réprimés ou ceux qui vous contrôlent, les tabous, les hontes, les zones d’ombres, les obsessions sexuelles, comme les traumas pour retourner à la lumière, rétablir des connexions positives, changer des comportements, transmuter la honte en plaisir et réécrire notre histoire en les intégrant.

Le langage érotique est un puissant outil de reprogrammation et de guérison.
Et poussé à son paroxysme, il nous amène dans nos limites et retranchements, cet espace dans lequel on peut éclater en toute sécurité pour s’actualiser. « Il est des sentiments qui justifient qu’on vole en éclats » Albert Espinoza

C’est ce que la sexualité fait.
C’est ce que l’amour fait.